Cosmétiques : la fin des tests sur les animaux ?





experimentation animale

Le 11 mars 2013, la Directive 2003/15/CE est définitivement entrée en vigueur. Depuis cette date, la mise sur le marché de produits cosmétiques qui ont été testés sur les animaux ou dont les ingrédients ont été testés sur les animaux, est interdite en Europe. Il s'agit d'une avancée majeure pour les défenseurs de la cause animale. Les consommateurs peuvent-ils désormais acheter n'importe quel cosmétique en ayant la garantie qu'aucun animal n'a été utilisé pour effectuer des tests ? La réponse est clairement : NON.

Il y a deux raisons principales à cela :

Une raison légale :



La Directive 2003/15/CE ne concerne que les matières premières utilisées uniquement pour la fabrication produits cosmétiques. Cela ne concerne que 10% des matières premières employées dans les cosmétiques. En effet, 90% des ingrédients entrant dans la composition des produits cosmétiques sont également utilisés dans d'autres domaines de l'industrie chimique (produits d'entretien, peintures, solvants...). La grande majorité des ingrédients utilisée dans l'industrie cosmétique peut donc encore, en toute légalité, être testée sur les animaux.

Une raison pratique :



Les autorités des différents pays européens sont bien incapables de garantir la traçabilité de l'ensemble des ingrédients d'un produit cosmétique. Elles pourront tout juste vérifier que les produits fabriqués en Europe soient conformes à la directive. Mais en ce qui concerne les ingrédients ou les produits finis importés de l'extérieur de l'Union Européenne ou dont la production a été délocalisée, elles n'auront aucun moyen de contrôle. Elles devront se contenter des déclarations des importateurs qui jugeront, la main sur le coeur, mettre tout en oeuvre pour s'assurer que leurs founisseurs ou sous-traitant respectent bien la législation européenne. Pour s'en convaincre il suffit d'observer ce qu'il se passe dans l'industrie du textile. Les grandes marques du secteur sont régulièrement pointées du doigts en raisons des conditions de travail inhumaines imposées aux employés par les sous-traitants. Ils se défendent pourtant tous en expliquant mettre en place des chartes de qualités et des contrôles internes. La réalité est qu'il est parfois plus confortable pour les industriels d'en savoir le moins possible sur les conditions de fabrication ou la provenance des produits.



Il n'est pas question de dire que la Directive 2003/15/CE n'aura aucun impact. Au contraire, il s'agit d'un enorme progrès car les industriels seront amenés, progressivement, à abandonner les tests sur les animaux. Mais le chemin reste encore long vers la fin de l'experimentation animale et, pour le moment, il convient, pour les consommateurs sensibilisés au bien-être des animaux, de préférer les marques adhérant à un label garantissant l'absence totale de test sur les animaux.